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dimanche 30 août 2009

Les statues parlantes de Rome (2)


Voici Madama Lucrezia, en restauration cette année, d'où les tubulures de métal qui l'entourent sur la photo. On la trouve à l'extérieur du Palazzo Venezia, vers la Piazza San Marco qui jouxte la Piazza Venezia.
Madama Lucrezia en impose par sa stature : son buste (qui aurait représenté Isis dans l'Antiquité) mesure environ trois mètres de haut. C'est qu'elle ne doutait de rien ! La légende raconte qu'au XVème siècle, une femme de la noblesse s'éprit du souverain de Naples, déjà marié. Elle osa intervenir auprès du Pape pour lui demander l'annulation du mariage du roi, ce qui lui fut évidemment refusé.
Je pense, sans aucune certitude, que le roi de Naples dont il est question devait être Ferrante I d'Aragon (1458-1494) et non Alfonso II d'Aragon qui régna seulement un an après la mort de son père. Ce n'est pas la courte durée de son règne qui serait en cause, mais son aspect physique. Les représentations qu'on peut voir des deux hommes donnent un net avantage à Ferrante sur son fils. En effet, malgré le talent de Guido Mazzoni, le buste d'Alfonso II en bronze au musée de Capodimonte à Naples n'inspire guère de sentiment amoureux, alors que Ferrante I apparaît dans toute sa gloire, accompagné de sa Cour, sur le bas-relief du Castel Nuovo exécuté par un élève de Donatello. Mais peut-on se fier à une représentation artistique pour deviner les sentiments des personnes à une époque donnée?
Qu'en pensez-vous?

6 commentaires:

Unknown a dit…

On dit qu'une photo vaut mille mots. Est-ce qu'une représentation artistique va de même ? Je sais que ces gens qui immortalisaient leur passage sur la terre en payant des artistes pour leur ériger des statues, devaient bien demander qu'ils soient montrés sur leur plus beau jour... Dans le cas du père et de son fils, effectivement le contraste est grand. Mais la question concerne la "beauté" et sa valeur réelle. Madama Lucrezia qui n'avait pas froid aux yeux, avait-elle tous ces courages par amour de la beauté et de la gloire de Ferrante I ou par affection pour Alfonso II et ses qualités humanistes et artistiques ? Les deux sont possibles.

Linda

Anne a dit…

Merci de ta réponse, Linda. Y a-t-il au Canada des exemples où les sentiments et l'histoire sont mêlés et ont pu ainsi influencer le cours des événements?
Anne

Unknown a dit…

À l'école en histoire, on apprenait des dates reliées à des évènements mais pas beaucoup au-delà de ça. En France, je trouve que vos connaissances en Histoire sont très littéraires. Vous avez de la chair autour de l'os. Et Anne, si je dis la vérité toute la vérité, je connais bien peu mon Histoire. Je fais partie de la majorité des québécois qui ignorent d'où ils viennent. Ma soeur s'intéresse à notre Histoire et m'en raconte des bouts, c'est toujours intéressant mais souvent triste ; l'arrivée des premiers explorateurs et leur rencontre avec les Amérindiens, la défaite des francophones aux mains des anglais etc. Mais ici comme ailleurs, les sentiments et les hommes ont dû influencer le cours de l'Histoire. J'en suis certaine.
Tes récits sont toujours passionnants parce qu'ils touchent différents aspects du passé. C'est un plaisir de les lire.

Linda

Anne a dit…

Merci pour ce commentaire, Linda. Je me souviens avoir lu quand j'avais une vingtaine d'années "Pélagie-la-charette", d'Antonine Maillet, qui retraçait une page d'histoire des Acadiens. J'avais beaucoup aimé ce livre. Il avait eu du succès en France.
Anne

beatrice De a dit…

Sur les tableaux, Elisabeth 1er, d'Angleterre, pose avec de somptueuses robes cousues de pierreries. Robes, qu'il parait, n'ont jamais été retrouvées. Ont- elles vraiment existé, ou du vent pour le paraître ? !

Béatrice.

Anne a dit…

J'ai envie de croire qu'elles ont existé. Après tout, Catherine de Médicis avait bien porté une robe entièrement rebrodée de vraies perles. Elizabeth 1ère n'était pas moins élégante.
Anne