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dimanche 2 mars 2014

Un peu de lecture...




Grâce à Marie-Josée, du blog "Petits essais en forme de notules" (clic), j'ai découvert avec grand intérêt ce roman de Gabrielle Roy. J'ai aimé la précision des descriptions, une véritable orfèvrerie littéraire, qui permet au lecteur non seulement de se représenter mentalement le cadre spatio-temporel et l'ambiance de chaque scène, mais aussi de goûter au plaisir des mots. J'ai été séduite par la complexité des caractères et des sentiments des personnages, leur cohérence, leur pudeur, leur délicatesse au milieu des épreuves qu'ils traversaient. Un autre personnage se découvre peu à peu jusqu'à prendre une importance déterminante : il s'agit de la seconde guerre mondiale. De l'idée à la réalité qui engage, le processus est décrit avec exactitude.  "Bonheur d'occasion" me donne envie de lire d'autres ouvrages de Gabrielle Roy. J'espère qu'il en sera de même pour vous.


PS pour Marie-Josée : depuis des mois, j'essaie de trouver "Le survenant" de Germaine Guèvremont, sans succès ; mais je ne renonce pas...













Dans un tout autre genre, voici le dernier roman de Philippe Sollers. La source ne s'est pas tarie. Egal à lui-même, il va à l'essentiel, il est caustique et, à sa lecture, le lecteur peut se réveiller, élaguer les scories de la folie du monde, chercher, grâce, par exemple, à Saint-Simon, Lautréamont, la philosophie chinoise, la poésie, à conduire sa vie en "contre-folie". Excellents conseils. Sollers analyse avec discernement l'évolution de la société contemporaine. Tout ce qui se rapporte à la Science m'a particulièrement touchée. Tout ce qui se rapporte au marché de l'art contemporain me paraît plutôt juste, mais - est-ce là naïveté de ma part ? - je persiste à penser que le marché de l'art n'est pas l'art, qu'il existe encore des artistes qui ont quelque chose à dire, à montrer, et que de rares mécènes éclairés peuvent les y aider. Cette parenthèse refermée, j'ajouterais que Sollers a aussi de belles phrases concernant Venise. "Médium" est un livre vigoureux, qui engage à se tenir debout. C'est rare. Ne laissons pas passer l'occasion !




6 commentaires:

ELFI a dit…

le livre de sollers me tente de lire..peut être en voyage...bon dimanche anne !

Marie-Paule a dit…

J'aime que l'on me conseille des livres que l'on a aimés car choisir ses lectures un peu par hasard n'est pas le meilleur choix.
Alors merci à vous Anne pour ces deux propositions.
Bonne semaine!

Marie-Josée a dit…

J'arrive toujours avec un train de retard ces temps-ci, mais l'important, c'est d'arriver, non?

Une petite note : Bonheur d'occasion est un grand roman du dix-neuvième siècle bien qu'il soit publié en 1945 et ouvre, chez nous, le cycle des romans urbains. Il poursuit en quelque sorte et développe le versant journalistique de l'écriture de Gabrielle Roy qui a commencé sa carrière comme journaliste et a appris à écrire ce faisant.

Je suis en train de relire, petit à petit, l'oeuvre de Gabrielle Roy, car j'achète progressivement ses ouvrages dans l'édition du centenaire. Si vous allez voir du côté de La petite poule d'eau, même si je ne vous connais pas beaucoup, j'ai l'impression que vous serez encore plus touchée par ce second livre où le ton propre à l'auteur apparaît davantage que dans Bonheur d'occasion qui n'est pas mon livre préféré pour tout vous dire de cet écrivain que je vénère.

Bonne lecture!

Anne a dit…

Marie-Josée, en effet, "l'important, c'est d'arriver" et je vous remercie de votre visite. J'ai bien aimé "Bonheur d'occasion" et je note le titre que vous m'indiquez pour me le procurer dès que mon libraire pourra l'obtenir. Avec de la patience envers lui, je compte bien parvenir à lire ce roman que vous me recommandez... Je vous souhaite, ainsi qu'à Moka, une belle semaine ensoleillée.

Nathanaëlle a dit…

J'ai lu grâce à Marie-Josée, "Rue Deschambault" de Gabrielle Roy, j'ai aimé aussi les oeuvres de Sollers sur Venise. Je suis complètement d'accord avec lui lorsqu'il dit que l'art contemporain "souille" la cité, il y en a trop, trop partout, trop tout le temps, et cela ne va pas avec Venise.
Merci pour vos conseils de lecture !
Belle journée Anne

Anne a dit…

Nathanaëlle, je ne partage l'avis de Sollers qu'en ce qui concerne le marché de l'art contemporain et je pense qu'il est parfois bien difficile de le dissocier de certains travaux exposés. En revanche, je visite régulièrement la Biennale de Venise que je trouve particulièrement vivante et audacieuse dans les différents domaines artistiques. C'est tout à son honneur. Je n'aime pas toutes les oeuvres, mais je suis enthousiasmée par celles que j'aime et qui peuvent me bouleverser. Cette année, j'ai préféré sans conteste le travail de Marc Quinn. Le collectionneur François Pinault est souvent très controversé. C'est dommage, car il s'agit certainement d'un amateur averti. Qu'on apprécie l'homme ou pas, on ne peut nier cette qualité chez lui. Il y aurait encore beaucoup à dire sur l'art contemporain, mais je pense qu'il est bon de montrer les oeuvres et que l'abondance ne nuit pas au discernement. L'art est trop souvent ignoré, négligé ou méprisé. Venise lui donne une place de choix. Qu'elle en soit remerciée !
Je vous souhaite une très agréable journée.