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Voici l'avant-dernier article sur Marsac, petit village charentais où Balzac a situé une infime partie de l'action des "Illusions perdues". Après être passée devant l'église Saint Gervais - Saint Protais, fermée ce jour-là, j'ai cherché la maison d'Eve, la soeur de Lucien de Rubempré et la femme de David Séchard.
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"Et il revint à Marsac où, depuis six mois, il allait voir Eve tous les samedis soirs et la quittait le mardi matin. Bien conseillée par le vieux Séchard, Eve avait acheté, précisément en avant des vignes de son beau-père, une maison appelée la Verberie, accompagnée de trois arpents de jardin et d'un clos de vignes enclavé dans le vignoble du vieillard. Elle vivait avec sa mère et Marion très économiquement, car elle devait cinq mille francs restant à payer sur le prix de cette charmante propriété, la plus jolie de Marsac. La maison, entre cour et jardin, était bâtie en tuffeau blanc, couverte en ardoise et ornée de sculptures que la facilité de tailler le tuffeau permet de prodiguer sans trop de frais. Le joli mobilier venu d'Angoulême paraissait encore plus joli à la campagne, où personne ne déployait alors dans ces pays le moindre luxe. Devant la façade du côté du jardin, il y avait une rangée de grenadiers, d'orangers et de plantes rares..."
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La description de Balzac m'évoquait plus les propriétés des environs de Cognac ou de Barbezieux, mais j'étais à Marsac. Peut-être que cette fenêtre aurait pu appartenir à la maison d'Eve Séchard, qui sait?
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Quant à Lucien de Rubempré, lorsque, dans le dénuement, il écrit à sa soeur :
Quant à Lucien de Rubempré, lorsque, dans le dénuement, il écrit à sa soeur :
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"Si le présent est froid, nu, mesquin, l'avenir est bleu, riche et splendide."
Ne revoyait-il pas en pensée ce petit élément d'architecture ?
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28 commentaires:
"Si le présent est froid, nu, mesquin, l'avenir est bleu, riche et splendide."
Une très belle phrase d'espoir, et les bleus de vos photos expriment bien cet espoir un peu feutré mais présent.
Bonne journée.
Norma
Vous nous donnez envie de relire "les Illusions perdues" !
Les maisons en tuffeau blanc sont souvent très belles !
J'aime beaucoup ces balades sur les pas de... un livre à la main... elles rendent des lieux banals, voire insignifiants terriblement passionnants, on ne sait pas comment, la magie des ambiances, l'imaginaire en action...
Norma, cette phrase de Balzac me plaît aussi beaucoup, c'est pourquoi je l'ai choisie. Bonne journée à vous.
Anne
N'hésitez pas, Totirakapon, on a toujours tellement de plaisir à relire les bons auteurs et on y trouve toujours du nouveau.
Anne
Oui, Astheval, le calcaire des bâtiments charentais, lorsque la pollution ne le noircit pas, est doux, lumineux, très joli. En revanche, pour avoir habité longtemps en Charente, je puis affirmer que l'eau qui contient beaucoup de calcaire est "dure": elle raidit le linge, elle assèche la peau. Et tout ne pousse pas dans les sols crayeux.
Anne
Vous avez entièrement raison, Michelaise!
Anne
Quand on lit un texte, on l'imagine. C'est la part du lecteur. Vos jumelages sont très appropriés.
Linde
Bonne semaine Anne, entre vos écrits et vos fleurs qui rosissent, des petits plaisirs pour accompagner ce début de reprise.
J'ai envie aussi de croire à cette citation si belle et prometteuse.
Merci, Linda. Je suis d'accord avec vous en ce qui concerne "la part du lecteur". C'est une des raisons pour lesquelles la lecture donne tant de joie.
Anne
Bonne semaine à vous aussi, Martine, et merci pour vos iris somptueux dans la lumière.
Anne
Bonsoir, Miss Lemon, et merci de votre visite. A bientôt sur votre blog!
Anne
L'an passé j'ai visité la maison de Balzac, il y avait son bureau et sa canne...et une certaine atmosphère !
Relire les Illusions perdues, une belle idée.
Bonne semaine.
J'adore vos promenades littéraires ! J'ai parcouru vos précédents billets et le texte de Balzac sur l'ambiance paisible de vos photos donne l'envie de vous suivre le livre à la main.
Marisol
Evelyne, j'irai voir sur votre blog si vous aviez publié sur la maison de Balzac.
Bonne semaine à vous.
Anne
Merci, Marisol. C'est passionnant de relire Balzac et, par certains côtés, il semble toujours d'actualité.
Anne
Encore un bel endroit à découvrir... La liste s'allonge... Merci pour cette promenade balzacienne Anne!
Bonne journée,
AnnaLivia
J'aime la juxtaposition de ses beaux mots avec le petit élément bleu d'architecture. Je suis impressionné par ses paroles. La deuxième photo est aussi très charmant! Je vous remercie!
Merci de votre visite, AnnaLivia, et bonne soirée à vous.
Anne
Merci à vous, Sapphire. J'ai pris beaucoup de plaisir à cette promenade et encore davantage à relire Balzac et je suis heureuse de partager mes impressions avec les lecteurs de mon blog.
Anne
Quelle manière originale et talentueuse de nous faire voyager !
Redécouvrir la littérature en foulant les pas des auteurs, voilà une démarche séduisante.
Merci Anne
oui! relire les illusions perdues...et retrouver Lucien Chardon, bonne idée... " Ce qui rend les amitiés indissolubles et double leur charme, est un sentiment qui manque à l'amour, la certitude".
Là ne doit pas s'arrêter notre promenade balzacienne. Il y a une suite à Illusions perdues: Splendeurs et misères des courtisanes... un autre grand moment de littérature!
Merci, Karine. Le plus grand plaisir est la relecture des oeuvres, mais je ne boude pas les petits plaisirs des promenades sur les pas des écrivains et je suis contente de les partager avec mes lecteurs.
Anne
Oui, Gwendoline, et aussi: "L'amitié pardonne l'erreur, le mouvement irréfléchi de la passion; elle doit être implacable pour le parti pris de trafiquer de son âme, de son esprit et de sa pensée."
Anne
Je suis entièrement d'accord avec vous, Jean-Michel. J'ai encore à publier sur les lieux charentais des "Illusions perdues", mais rien ne vaut la lecture de Balzac et il ne faut surtout pas s'arrêter à un seul roman.
Anne
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