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samedi 22 août 2009

Une recette pour les écrivains (1)

Aujourd’hui, je ne vous parlerai ni de littérature, ni de gastronomie, mais d’une recette destinée aux écrivains amateurs qui désirent que leurs livres existent, qu’ils puissent enfin les tenir dans leurs mains, en tourner les pages avec émotion, caresser la couverture de chaque volume, les offrir à quelques parents ou amis. Ces ouvrages, réalisés entièrement par leur auteur en édition privée, seront d’autant plus précieux à chacun.

On n’a souvent besoin que d’un très petit nombre d’exemplaires de son livre. Dès lors, pourquoi s’ennuyer inutilement à présenter son manuscrit à des éditeurs qui, submergés de sollicitations, ne le liront même pas et opposeront un refus courtois au bout de plusieurs semaines, voire plusieurs mois ? Pourquoi attendre en vain ? Ne vaut-il pas mieux s’occuper de tout soi-même et avoir un livre « sur mesure » ?

D’autre part, en s’intéressant au sujet, on constate que d’autres ont déjà commencé à réfléchir et à s’organiser en toute indépendance, garantie d’une réussite très modeste, certes, de leurs objectifs, mais réelle. Et l’on découvre l’existence de nombreuses œuvres parallèles aux circuits officiels : des poèmes, des romans, des essais, qui s’échangent entre personnes de bonne compagnie. Ces cadeaux ont infiniment de valeur, puisque c’est celle de l’amitié.

Voici donc quelques étapes de fabrication d’un livre à reliure collée, très simple. Les plus habiles pourront s’essayer aux reliures complexes ou choisir l’extrême raffinement d’un livre d’artiste unique mais, si l’on désire réaliser plusieurs exemplaires, on peut commencer facilement de la manière que je vais décrire. Réussir son premier ouvrage, même s’il paraît humble, incite à persévérer et à approfondir sa démarche.

1ère étape : le traitement de texte :
On saisit son texte et on le met en forme comme on le souhaite. On peut s’inspirer d’ouvrages du commerce ou être plus créatif et original. Il est souvent utile de prévoir une marge intérieure plus grande que celle de la bordure. Pour cela, dans Fichier, Mise en page, on sélectionne Pages en vis-à-vis et on indique un nombre dans le champ intitulé Reliure. On peut faire des essais à l’écran en affichant le zoom Deux pages.

2ème étape : le papier :
Il est nécessaire de choisir une épaisseur suffisante afin qu’en imprimant les pages, l’encre ne traverse pas des feuilles trop fines, ce qui aurait pour effet de gêner la lecture. Je conseillerai, pour un papier ordinaire, un grammage de 100 g.
Il est parfois difficile de trouver en papeterie un format inférieur au A5 ou un format particulier. Pas question de renoncer ou de se plier à l’uniformité ambiante ! On peut massicoter soi-même son papier, ce qui aura l’avantage de pouvoir intercaler des feuilles différentes mais, si l’on ne dispose pas d’une rogneuse ou de l’atelier d’un club de reliure à côté de chez soi, il faut savoir que malgré tout le soin qu’on prendra, la tranche ne sera jamais lisse. Pour remédier à cet inconvénient, je conseillerai de s’adresser à un imprimeur gentil qui coupera votre papier avec un massicot professionnel.
En ce qui concerne la couverture, cela dépendra de ce que votre imprimante est capable d’accepter. Il existe cependant un choix varié de textures et de grammages.

3ème étape : le livre :
Mes deux prochains articles permettront de voir le matériel nécessaire et la manière de procéder.

7 commentaires:

D'Art en Arts a dit…

Connaissez-vous le logiciel "publisher", qui permet de faire des compositions très harmonieuses texte/images ? C'est celui que j'utilise pour la mise en forme et la présentation des ouvrages de Totirakapon.
Bonne soirée.
Norma

Jean a dit…

Votre idée est très intéressante .
Comme vous l'exprimez avec justesse, l'important n'est pas le nombre d'exemplaires , c'est le plaisir de voir "notre" oeuvre dans nos mains , un "vrai " livre, le rêve depuis l'enfance .
La participation "manuelle " ajoute encore de la saveur .
Malheureusement, cette solution n'est pas facilement exploitable pour mes photos ...
L'encre de couleur ....
Je vous souhaite un beau dimanche .

Anne a dit…

Merci, Norma. Oui, je connais Publisher qui est en effet très bien, mais j'utilise tout simplement Word qui simplifie déjà beaucoup le travail (les zones de textes y sont très utiles, par exemple) et, pour ce qui est des photos ou des dessins (ou des affiches, cartes, etc. pour une exposition), j'utilise depuis longtemps Corel Draw.
Bonne journée.
Anne

Anne a dit…

Merci, Jean, de votre commentaire. En ce qui concerne les photos (ou les dessins), je suis d'accord avec vous : il y a toujours, en effet, un décalage décevant entre les couleurs de la réalité ou de l'écran et celles du papier (même avec une excellente imprimante, même avec du papier spécial, même en paramétrant les correspondances des couleurs dans un logiciel approprié). C'est le cas, d'une manière générale, de toutes les oeuvres reproduites, même par des professionnels qualifiés. C'est pour cela qu'il est si important de voir les oeuvres "en vrai" et de ne pas se contenter de reproductions, bien qu'elles puissent constituer un premier accès à l'art.
Anne

AnnaLivia a dit…

Merci pour ce texte Anne. J'ai bien hâte de lire la suite!
Bonne journée,
AnnaLivia

Anne a dit…

Merci, AnnaLivia. J'y travaille, justement.
A bientôt.
Anne

beatrice De a dit…

Dans ma *jeunesse *, j'ai suivi des cours de reliures, je le raconte dans un commentaire du blog des idées heureuses, je crois, quand elle a photographié sa bibliothèque.
Beau souvenir. tranchefile cousue é la main, papier marbré giclé à la brosse à dent sur une grille. Dorure du texte.