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dimanche 27 septembre 2009

Pour AnnaLivia : un extrait de la Biennale de Venise




Vous me permettrez de ne pas être d'accord avec vous au sujet de cette oeuvre bouleversante exposée dans les Giardini : il fallait d'abord visiter le pavillon qui mettait en scène le décor familier d'un écrivain dans les années 70. On se trouvait d'un seul coup immergé dans son univers intime, comme s'il venait de quitter son appartement. Le spectateur se trouvait dans une position inconfortable de voyeur, mais n'est-ce pas ce qui se passe dans une fiction au cinéma (les références à ce média étaient manifestes)? La piscine, mais je me trompe peut-être, renvoyait à certaines oeuvres de David Hockney, un artiste anglo-américain que j'aime beaucoup. Enfin le personnage en silicone, extrêmement réaliste, suscitait une immense compassion envers le désespoir et faisait réfléchir à tout ce qui peut précéder une tragédie dans la vie de quelqu'un.
Beaucoup de personnes autour de moi semblaient choquées par cette oeuvre qui dégageait une intense émotion. L'artiste voulait évidemment que les gens réagissent. Un des aspects de l'art consiste à susciter en nous des émotions afin de nous rendre plus humains et attentifs les uns envers les autres.

8 commentaires:

Tintin a dit…

Bravo pour ce billet. Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse. Moi aussi les photos que j'ai vues ici ou là m'ont fait pensé à David Hockney.

Anne a dit…

Merci, Jean-Michel. Je n'oublie pas la suite de "Balzac à Angoulême" mais je dois m'organiser et j'ai tendance à être d'une nature désordonnée. Bonne semaine prochaine!
Anne

Totirakapon a dit…

Sunset Boulevard ?

AnnaLivia a dit…

Je ne connais pas la genèse de cette oeuvre, ni le contexte qui mène à cet homme qui flotte dans la piscine, mais ça ne touche pas. Peut-être en serait-il différent si je savais ce qui précède? Pour le moment, je reste sur ma position, ça ne me plaît pas. En matière d'art, je suis plutôt instinctive, j'aime/je n'aime pas, ne suis pas trop versée vers les trucs trop cérébraux ou hyper conceptuels. On n'est pas d'accord sur cela, ce n'est pas grave on s'entend sur autre chose ;)
Bonne semaine!
AnnaLivia

Anne a dit…

Merci à tous les deux pour vos commentaires.

AnnaLivia, c'est intéressant aussi d'échanger des avis différents. Venise qui nous rapproche suscite des interrogations diverses, c'est un autre de ses charmes.
Je lis en ce moment "La revanche des émotions", un essai de Catherine Grenier sur l'art contemporain paru chez Seuil. L'artiste contemporain se préoccupe justement de rattacher son expérience au "pathos, ce grand refoulé du modernisme". On est donc, comme avec l'oeuvre dont nous parlons, dans un domaine opposé à l'art conceptuel qui a prévalu jusqu'ici.

Bonne semaine.
Anne

Tintin a dit…

Avez-vous lu le livre d'entretien de Catherine Grenier avec Christian Boltanski? C'est vraiment quelque chose de passionnant. A bientôt, JM

Anne a dit…

Non, pas encore, mais puisque vous me le conseillez, je vais essayer de le trouver. Pourriez-vous me dire le titre?
Anne

JMV a dit…

Il s'agit de "La Vie possible de Christian Boltanski". J'en avais très vaguement parlé sur mon blog en en isolant quelques phrases saillantes pour moi : http://italiansbetter.blogspot.com/2008/03/la-vie-possible-de-christian-boltanski.html
C'est un livre d'entretiens, c'est très vivant et fascinant, et Catherine Grenier pose les bonnes questions...