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lundi 18 mai 2009

Une rencontre littéraire

Dimanche après-midi à Rochechouart, Denis Tillinac, écrivain, présentait son dernier livre intitulé « Rue Corneille » et proposait une conférence sous forme de réponses aux questions du public venu l’écouter.
Ses propos avaient l’attrait de la spontanéité alliée à la culture, de la franchise au service du choix de l’espérance, de l’audace de l’affirmation des goûts et des convictions que nuançaient l’humour et la sincérité. De nombreux exemples historiques illustraient ses arguments en faveur d’une reconnaissance d’un héritage culturel gréco-romain dans la perspective d’un esprit d’ouverture à autrui et de tolérance.
Denis Tillinac, avec la simplicité directe des esprits élevés habitués à aller à l’essentiel, à concevoir des idées complexes et à les restituer avec la volonté de les rendre accessibles, a conquis l’assemblée.
Son regard droit au-dessus de pommettes hautes, son sourire de sympathie, la mobilité de ses mains à l’appui de sa parole, la modestie de sa mise, composaient le portrait d’un homme énergique possédant un sens aigu des réalités du monde et capable d’espoir, de générosité et de joie.
Mais plutôt que de continuer cette description, voici quelques extraits de son discours :
« Aujourd’hui chacun est sommé de construire sa propre loi éthique, ce qui peut déstabiliser. »
« Il faut une norme pour que la marge ait un sens. »
« Le monde procède d’une façon qui a quelque chose à voir avec l’amour. »
« On appréhende l’éternité par le petit tamis d’un acte d’amour, d’un éblouissement, d’un émerveillement. L’éternité, c’est sortir de l’espace-temps. »

4 commentaires:

beatrice De a dit…

Bonjours Anne.
J'avais écrit une *babillarde* qui ne voulait pas passer, des lettres ne s'affichant pas.
J'ai perdu les photos de la colonne de droite, ne sais pas pourquoi et ne sais pas comment les récupérer. Ainsi que la possibilité de cocher des appréciations. Les abonnés ne s'affichent que si je clique sur les 4 têtes de l'acceuil..

Le texte ci-dessus est magnifique.

Faites-vous de la peinture en hobby ? je vous recommande le blog d'une amie de Londres. elle prends tout le temps des cours d'arts. A plein d'idées. Raconte les techniques. Elle pratique le patchwork depuis des années. je me rappelle , il y a plusieurs années, la montagne de tissus Liberty ... sous son lit. http://margaret-cooter.blogspot.com

Salutations cordiales. Béatrice de Lausanne.

Jean a dit…

"...On appréhende l’éternité par le petit tamis d’un acte d’amour, d’un éblouissement, d’un émerveillement. L’éternité, c’est sortir de l’espace-temps. »

Voilà ce que j'attends des prélats du vatican , qu'ils fassent tout leur possible afin que le plus grand nombre ait accès à cette éternité .
Qu'ils utilisent leurs connaissances pour ouvrir l'esprit des pauvres au lieu de les consacrer à la gestion de l'Etat Vatican .

Le Christianisme s'est étendu par le spectacle que donnaient les Chrétiens dans l'arène quand ils étaient torturés , livrés aux fauves , assis sur des fers rouges .

Quel enseignement extraordinaire avaient ils reçu pour que le spectacle de leur mort convertisse les spectateurs !

Le Christ et les apotres avaient su toucher leurs coeurs jusqu'à l'Infini.

Les prélats dans leurs palais , entourés de domestiques , qu'enseignent ils ?

Oui , à l'acte d'amour , à l'éblouissement , à l'émerveillement .
Oui ,à ce que cherchent les moines contemplatifs et les soeurs qui aident les malheureux dans les ordures du Caire ou de Calcutta .

Non à ceux qui se prélassent en se faisant appeller monseigneur .

L'éternité c'est sortir de l'espace-temps .

Le Christ a bien précisé qu'il sera plus difficile à un riche d'entrer dans le Royaume des cieux qu'à un chameau de passer par le trou de la serrure .

Si les prélats ne sont pas capables d'être libres du luxe , comment feront ils pour se libérer de l'espace temps ?

Se libérer de l'espace temps .
Oui , c'est fondamental .Je pratique un yoga depuis trente années , je sais à quel point c'est difficile de prendre conscience de cet objectif , de sa nécessité , et plus difficile encore d'avancer un peu dans cette direction .

A part Saint Jean de la Croix et Sainte Thérèse d'Avila , qui parle dans l'Eglise de cette libération ?

Par contre , je ne partage pas le point de vue de Tillinac à propos du mot "norme " .

Qui dit norme , dit concept , dit immobilisme , rejet plus ou moins prononcé des autres points de vue .
On n'a pas besoin de norme, on a besoin de repères .
La contemplation apprend même que ces repères eux mêmes ne sont qu'une étape .

Le Christ s'oppose souvent aux pharisiens .
Mais , qui étaient les pharisiens ?
Des malhonnètes ?
Des menteurs ?
Des ignorants ?
des méchants ?

Non , les pharisiens étaient l'équivalent des prêtres d'aujourd'hui , les équivalents des professeurs de séminaires .

Pourquoi le Christ était contre eux alors qu'il précisait qu'il n'était pas venu pour abolir la religion juive ?
Tout simplement car ils étaient pour un dogme , une norme officielle .
Prisonniers de la LETTRE .

Le Christ professait l'ESPRIT : pauvreté , humilité , AMOUR .

Mais votre texte donne vraiment envie de mieux connaitre cet auteur .
Si je trouve un de ses ouvrages , je ne manquerai pas de le regarder .
Si vous connaissez d'autres auteurs interessants ...
Merci pour cet article .

Anne a dit…

Bonjour, Jean. J'ai lu votre commentaire et je me pose cette question: ne doit-on pas aimer même ses ennemis? Ne devriez-vous pas en toute logique , sinon aimer ces prélats que vous vilipendez, du moins éprouver quelque indulgence vis-à-vis d'eux? On a le droit de choisir ses maîtres, mais tous gagnent à être connus et on apprend de toute situation. D'autre part, vivre dans le luxe ne signifie pas s'y subordonner. Je pense que la réticence est de mise dès qu'il s'agit de se prononcer sur des apparences. Peut-être est-ce votre expérience personnelle qui vous pousse aux jugements que vous exprimez?
En ce qui concerne la "norme" dont parle Denis Tillinac, je pense qu'il ne faut pas la prendre à un sens restrictif, ce qui serait le contraire du point de vue de l'auteur qui est un homme très ouvert. Vous préférez "repères"? Soit, cela correspond au sens où il l'entendait.
Bonne journée.
Anne

beatrice De a dit…

L'homme reste l'homme ! Être humain a besoin de repères. et pourtant. nous ne devrions pas en avoir besoin, sur son axe, tout deviens possible. Mais l'*homme* ne croit pas en lui-même, il a besoin d'intermédiaires pour le ramener à lui. Aucun *prophète* comme bouddha ou Jésus n'ont souhaité *devenir dieu* et l'adoration des masses. Bouddha ne voilait pas de représentation de lui-même. Ce sont les hommes qui en ont besoin, portes ouvertes au dictatures des religions de toutes sortes.